mardi 28 octobre 2008

Toyoda Tetsuya - Undercurrent

Indéniablement l'agréable surprise de cette rentrée et s'il y avait un adjectif puor qualifier d'emblée le travail de Toyoda Tetsuya sur cet Undercurrent, ce serait simplement subtil. Je parle de bonne surprise parce que les mangas qui sont capable de garder une unité de ton pendant toute l'étendu de leur récit ne sont pas légion, d'autant plus qu'ici celui-ci court sur 300 pages.
Le mari de Kanae, gérante d'un bain traditionnel, s'est fait la malle il y a deux mois lorsque débute cette histoire. S'est fait la malle ou autre, en tout cas il a disparu sans laisser de trace alors qu'il rejoignait d'autres patrons de bains. Voilà pour l'histoire et voilà pour le deuil. Peut-on réellement se couper de la mémoire d'une personne alors même que l'on ignore profondément d'une part des raisons qui ont présidé à cette échappée ou d'autre part s'il y avait réellement un problème. Il peut aussi bien s'agir d'un enlèvement, d'un adultère, d'un accident, d'un suicide. Oui mais on retrouve les corps. Voilà pour les questions que se pose kanae. L'aimais-je assez ? D'ailleurs aime-t-on assez ? Connait-on suffisament son conjoint ?
lea trouvaille ici est l'intégration d'un troisième personnage, masculin, qui va dés les premières pages du récit se proposer comme aide dans la tenue des bains. cet homme va renforcer le questionnement de Kanae sur la présence masculine en général, sur les réapports qui prééxistent dans n'importe quelle relation, sur l'attirance, bref; c'est la bonne idée du bouqin d'autant plus qu'elle amènera à un second mystère.
Undercurrent est bien entendu totalement bouleversant mais sans pour autant méler un pathos poisseux et alourdissant à ses situations. Bien au contraire, si l'ensemble du ton est assez lourd de sens et de sentiments (trahison, spleen, jalousie, rancoeur), Toyoda Tetsuya a su intégrer à son récit un humour frais un peu con-con qui contrebalance parfaitement l'autre pôle du récit. Définitivement une bonne surprise que ce manga auquel je ne repprocherait que son dessin trop passe-partout et qui n'égratigne en cela même pas les chevilles d'Asano Inio, l'autre habitué de ces récits chargés.
Ps : comme d'habitude avec les auteurs japonais, l'éditeur français ne fait aucun effort et lon ne sait rien ou presque de Toyoda Tetsuya, sinon qu'il est arrivé sur le tard au manga en gagnant un concours alors même qu'il excercait une toute autre profession. C'est leger mais c'est comme ça.

1 commentaire:

jyrille a dit…

Voilà, t'as tout dit, je saurai pas comment en parler, de cette bd. En tout cas, j'ai adoré.