mercredi 10 décembre 2008

Christophe Blain - Gus

Il y a ce petit rictus qui ne me quitte pour ainsi dire jamais alors que je lis ce nouvel album de Christophe Blain, troisième opus de Gus, la série au pays des cow-boys créée il y a maintenant presque deux ans. Je dois à Blain ce rictus parce qu'il est l'un des rares auteurs à réussir à conjuguer la lubricité du propos avec une tenue toue épreuve du déroulement de l'histoire. Alors je ris; Lorsque Gus ou Clem attaquent une banque, détournent un train ou s'emparent simplement d'une diligence je n'en peux plus de rire à ce qui sous-tend leur action même : la divîne chasse à la petite culotte. Voilà en quoi Blain est si génial, il a remit sciemment la petite culotte au centre du débat bédéphilique. Décidément on manque cruellement d'auteurs de cette trempe.
Isaac le pirate ne parlait déjà que de cul, Gus ne déroge pas la règle, la cuisse et la dentelle, le stupre et la prostitué, son mac, regulier ou frangin, l'amour torride, les lettres enflammées, la baise, le tirage de coup, juste la drague ou bien simplement le chagrin d'amour, Blain remet tout ce qui définit l'homme au coeur de ses albums.
Alors on pourrait croire que lire depuis trois tomes déjà les aventures éplorées et sexo-libérées de nos trois personnages principaux lasserait au bout du compte, j'avoue avoir failli le penser également quand, au détour d'une histoire qui s'étendait un peu trop, le bon Clem se répandait lui aussi à satieté et même encore plus, j'ai pensé alors que le sujet était circonscrit et que finalement les cow-boys devaient aussi l'être un peu. Je me trompais.
Blain l'a bien pigé et d'ailleurs ce troisième tome nous emmène tour à tour explorer la jeunesse de Gus en apprenti-videur-voyou, nous fait ensuite cheminer un temps en compagnie du Gus joueur de poker pour finir le voyage jusqu'à une thématique ultra-exploitée dans le western : la ville de paysans rançonnée par d'avîdes bandits, les premiers faisant appel à un chasseur de prime pour se débarrasser de la menace. Kurosawa chez les pionniers. Bref vous l'aurez compris, Blain a savamment su renouveler son western en y redistillant toutes les grandes thèmatiques du genre et sans pour autant trahir ses promesses de cul omniprésent qui font tout le sel de sa série. Une selection angoumoisine (?) amplement méritée.

3 commentaires:

jyrille a dit…

Grillé. Tu m'as grillé. Je voulais en faire une sur Amazon, de ce troisième tome, mais j'étais à sec. Et maintenant, c'est foutu, qu'est-ce que je pourrais dire de plus, qu'est-ce que je pourrais dire de mieux que ça ?

thyuig a dit…

T'es gentil mais tu pourrais faire ne serait-ce qu'un copier/coller. :oP
Sans rire merci du compliemnt d'autant qu'à la relecture je m'aperçois que j'ai oublié de parler de Morris, merde alors. Et ces couleurs alors ?

Li-An a dit…

Je ne dirai pas que ça traite du cul: plutôt d'un besoin irrepressible de tomber amoureux.