jeudi 16 avril 2009

Archie SHepp - Phat jam in Milano

Archie Shepp est le saxophoniste type de la mixité jazz, ou plutôt de la mixture d'ailleurs. Toute sa carrière s'est constituée de collaborations, que ce soit la confrontation avec la soul et le funk sur "Attica blues", la musique nord-africaine sur "Blasé" et le "live at the pan-african festival", le jazz vocal sur le récent "Gemini" et sa collaboration avec la chanteuse Amina Claudine Myers, bref, presque autant de disques que de rencontres pour ce grand jazzman.
Et il y a un domaine dans lequel Archie Shepp a toujours versé, c'est celui du black talk, la parole noire de la Great Black Music, celle qu'on doit à Leroy Jones et Gil Scott-Heron. Alors il n'était pas très étonnant que de la rencontre avec Napoleon Maddox naisse cet enregistrement live réalisé à Milan l'été passé. Je rappelle pour le dernier rang que Napoleon Maddox est le emcee-beatboxeur-poète du combo IsWhat?! dont j'ai déjà parlé ici. Alors voilà nos deux artistes qui semblent vouloir travailler ensemble à une fusion de leurs univers respectifs. Enfin, c'est ce que j'en attendais sur le papier parce que la réalité du disque fini est toute autre.
Si la rencontre a bien eu lieue elle s'est surtout soldée par la reprise du répertoire déjà fortement rodé d'IsWhat?!, autrement dit par l'appropriation du travail de Jack Walker (saxophoniste chez IsWhat?!) par Archie Shepp et si l'intensité est effectivement au rendez-vous (que n'ai-je pas été à Milan l'été dernier..), qu'apportent donc ces interprétations aux originaux d'IsWhat?! ? J'en arrive même à trouver le "Kashmir" de Maddox plus réussi sur "The life we chose" que cette dernière. Alors oui, le disque est beau, Ahmid Drake aux percussions apporte un plus indéniable tant sa sensibilité organique se fait ici tendue mais que dire des deux saxophonistes également présents ? Oliver Lake et Cochemea Gastelum auraint du nourrir un feu autrement plus vif que celui qui proposé ! Sur "Ill Biz" notament, où est donc la déflagration sonore attendue ?
Reste le génie de Maddox micro en main qui se pose ici encore (mais sur son répertoire) comme l'un des alter-ego de l'autre black-poet du moment Saul Williams. Une micro décéption en somme, sauf si vous découvrez par ce disque la musique au combien enragée d'IsWhat?!.

1 commentaire:

Jm a dit…

Je suis d'accord avec ta chronique. On sent que ça se cherche sans arriver à l'osmose. Mais c'était en 2008, et une de leur première rencontre. Phat Jam a continué sa route, et je les ai vu ce vendredi soir. Ils se sont rodés, chacun à trouvé sa place, les thèmes ont été assimilés et l'osmose est maintenant là: ça joue, ça se tire la bourre, ça se titille et ça donne un excellent moment de musique, un chouette passage de flambeau!
s'ils passent près de chez toi, c'est à ne pas manquer!