mercredi 7 octobre 2009

Julien Lourau - Quartet Saïgon / Raphaël Imbert - N_Y Project



En ce moment j'achète beaucoup (trop !) de disques de jazz. J'ai eu ma période frénétique doublèe de collectionnite en tentant d'échaffauder un palmarès personnel des meilleurs sorties Blue Note des années 70. Je rigole encore de la vacuité de la chose. Réunir Hancock et Wayne Shorter et finalement voir derrière Tony Williams et Grachan Moncur III et évidemment Andrew Hill mais aussi Bobby Hutcherson, les Messengers et Donald Byrd. Ahah, la vaine opération que voilà... Alors bien entendu je me suis gavé comme il se doit, j'ai noué des fils entre ces galaxies rapprochées et tissé je le crois un canevas assez unique de sons, ceux que j'appréhende maintenant comme entendus et connus. Pourtant quand cette semaine mes pas m'ont dirigé vers le rayon jazz, mes mains ont presque sans hésitation saisi les derniers disques de Raphaël Imbert et de Julien Lourau. J'ai attrappé ces références connues pour le deuxième, et un brin de nouveauté pour le second. Lourau m'accompagne depuis un moment déjà, depuis le groove gang de mes années lycée, et puis surtout avec "The Rise", manifeste splendide à l'écriture simple mais aussi incantatoire. Voilà un saxophoniste de l'énergie et dont je ne saurais dire qui de Coltrane ou de Rollins l'a le plus influencé. Mais cela a-t-il vraiment de l'importance ?
Je n'écrirai pas d'article de fond sur Julien Lourau, d'abord parce que je ressens plus sa musqiue viscéralement qu'intellectuellement, il est un artiste qui me colle physiquement et ensuite parce que j'avoue une bien bonne flemme d'accomplir une quelconque recherche à son sujet. Je peux quand même dire qu'il est relativement jeune (né dans les 70's quoi), qu'il a enregistré beaucoup de disques qui comptent par chez nous, que jouer avec Bojan Z ou Henri texier n'est pas à prendre à la rigolade mais passons.
Ce nouveau disque enregistré en quartet avec notamment Laurent Coq au piano est très bon, il y alterne le jeu à l'alto et au ténor et quand à moi, j'ai pour le moment une nette préférence pour les sonorités qu'il dégage à l'alto, il s'envole magnifiquement, toujours épris de riffs répétitifs confinants au sublime dans la déchirure (voir le très bon, l'exhaltant "Walking on water"). Que dire d'autre ? Thomas Bramerie livre à la contrebasse une partition réjouissante, pleine physiquement et Otis Brown III (dont le nom semble sur bien des disques en ce moment) n'est pas en reste derrière ses fûts. Voilà pour le Lourau.
Raphaël Imbert engage quant à lui un corps à corps avec la musique davantage fusionnel. En trio américain, il délivre 13 titres d'une grande qualité, alternant le jeu lent, aérien avec les envolées plus physiques et tendues. Le résultat est vraiment bon, Imbert dégageant une énergie véritablement démentielle sur ses compositions. La mélodie de "Cloisters sanctuary" est un délice, elle glisse naturellement comme une légère comptine, le morceau s'emballe alors et tout devient clair, trois musiciens de jazz livrent un groove total, un jazz comme je l'adore, puissant et lyrique.
Imbert est un éxilé new-yorkais depuis que la fondation médicis lui a donné une bourse hors-les-murs. Elle a bien fait la fondation, l'artiste a parfaitement repecté le deal, une très belle musique se dégage de ce "N_Y Project"
Alors voilà que je me tournais vers les anciens et que c'est la jeune génaration qui me rappelle à l'ordre ! Et je n'ai pas parlé il y a six mois du disque de Stéphane Kérecki. J'aurais du.


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