samedi 30 janvier 2010

Michaël Chabon - Le club des policiers yiddish

Les Juifs ne vivent plus en Israel, ils se sont faits jetés et ont obtenu dans la foulée une concession pour cinquante ans dans un endroit loin de toutes plages et cocotiers, le district de Sitka, en Alaska. Voilà le postulat de Chabon, postulat qui n'indique absolument pas toute la folie de cet écrivain polymorphe, coincé entre Chandler et Philip Roth, qui moque autant qu'il se moque de ses contemporains de Juifs.
Et donc les Juifs sont à Sitka, et Landsman se remet très moyennement de sa séparation, de la fin de la concession en Alaska accordée par les Américains (pour dans un mois seulement) et tout ça le déprime gentillement. Il piccole trop, dort mal et comme tout Juif qui se respecte, il ressasse les fautes commises non seulement par lui mais par tout un peuple. Voilà pour la déprime.
Le cadavre (dans tout roman policier il y a un cadavre) est celui de Mendel Shpilman dont on va apprendre quel rôle incroyable il pouvait jouer dans la communauté de Sitka, quels rêves il éveillait, quelles aspirations il déclenchait. Mais le mec es tmort, une balle dans la nuque, et la piste que remonte Landsman va le conduire à un complot de genre international, un truc fou, dément, qui pourrait bie navoir à faire avec un certain attentat du 11 septembre. Je vous laisse découvrir la suite.
Il me faut rendre hommage à l'écriture de Chabon. Elle est d'emblée ardue, utilisant à foison un argot yiddish (traduit en fin d'ouvrage) irrésistible, sholem, noz, patser, shammés etc etc... Et de l'emploi de ces mots va jaillir tout un imaginaire en forme de bulle, comme si Sitka existait vraiment, que la folie de ces gens était réelle, parce que plantée là, dans la langue même qu'utilise Chabon. C'est un joli tour de force, même si certaines phrases se dégusteraient davantage avec un peu plus de retenue, Chabon se permet quand même le luxe de ciseller ses 450 pages de roman, la toute grande classe.

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