dimanche 16 mars 2008

Bof.

Je me suis levé ce matin avec l'envie de parler de choses lues, vues et entendues, et, aléas du dimanche matin en compagnie de deux gnomes, j'ai d'un coup d'un seul trouvé tout cela bien fade et moche, comme un relent de sarkozysme matinal. Bref, j'avais dans l'idée de faire un article de cent lignes ou plus sur le dernier Lupe Fiasco, le bien nommé "The Cool", parce que bon, même si ça reste du Hip-Hop de bande FM dans tout ce qu'il y a de plus rassembleur (c'est une qualité quand même) mais parfois aussi racoleur (là c'est un défaut), il fallait bien relever que ce disque est un concept-album, quelque chose d'assez éloigné de l'esprit Hip-Hop, lequel lorgne davantage vers des formats courts mais de 21 plages dans chacune desquelles ledit rapper peut se projeter en star du sex, star du quartier, star de sa maman, mais qu'il faut aussi étudier et pas glisser vers une mauvaise vie. Bref, un concept-album annonçait quelque chose de différent dans un univers Hip-Hop récent un peu sclérosé, alors si "The Cool" ne comble pas vraiment les attentes, certains titres sont tout de même de vraies tueries et il faut bien reconnaître à Lupe Fiasco qu'il possède une réelle vision de son rap et une manière tout à fait particulière de l'exercer.
Oui mais voilà, la noirceur absolue des dimanches matin girondins reprend petit à petit son droit péremptoire et univoque, ce mood un peu flou, cette attente d'un hypothètique télé-foot sur la une, tout cela rend nulle et non avenue mon envie préalable de causer un peu de ma relecture hier soir du Patton de Robert Crumb et de creuser vers sa vision complétement pessimiste de la musique moderne et contemporaine, cette "pop" comme il la désigne dédaigneusement. Et c'est vrai que cette culture du dernier cri, de la dernière tendance ou mode qui remplace petit à petit l'acte culturel par un bête acte d'achat compulsif, du vite acheté vite lu vite oublié, tout cela devient un brin urticant il faut l'avouer. C'est donc sereinement qu'il faut aborder Robert Crumb, pas comme un pape du comics underground américain des années 60-70, non, il faut le prendre comme un type un peu sage, passionné de ce blues magnifique et non-amplifié des années 20, une musique faîte par des hommes incroyables, débauchés, soulards et bagarreurs, mais surtout des artistes au talent éphémère, à peine gravé sur des 78 tours ; bref, il faut prendre Crumb comme un type qui aime la musique pour les émotions qu'elle propose et non pour les élucubrations qu'elle vend.
A propos d'élucubrations, il y aurait tant à dire, mais hein, pas le dimanche matin....

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