jeudi 27 mars 2008

Nicolas repac - Swing swing

Universal est ce groupe détestable pour de très nombreuses raisons, d'abord parce qu'ils ne respectent guère l'extrême qualité de leur catalogue, fruit de véritables chercheurs-découvreurs de musiques, mais aussi pour l'insouciance avec laquelle leur président côté France se fourvoie depuis plusieurs années et de manière tout à fait délibérée quant aux pirates du net, les pourtant vrais pourvoyeurs de son. Il y a vraiment matière à hair cet irrespect teinté d'ironie vis-à-vis des vrais dénicheurs de son, vis-à-vis de ceux qui espérent que ne meurent pas la musique qu'ils aiment et la proposent sur la toile inlassablement, et au risque de se faire traîter de monstres avaleurs de culture, de bandit-manchots du portefeuille. Alors l'on mesure un peu plus l'éxtrême ironie de ces messieurs d'Universal lorsqu'ils créent le label NO-Format, lequel est spécialement conçu par Laurent Bizot (ne me demandez pas le rapport avec l'illustre Bizot, je l'ignore) pour ne recueillir en son sein que des musiques hors standart, hors les murs de la maison mère je dirais. Un ironinceste en quelque sorte. Bref et pour rencentrer Laurent Bizot trouve vite en Nicolas Repac, alors metteur en son et guitariste d'Arthur H la personne toute désignée pour rassembler ces musiques à ouïr d'une autre façon. Or il se trouve que ce même Nicolas Repac est un foutu collectionneur de son, qu'il collectionne ce que les maisons de disques ne collectent plus par manque de temps-profit-flouse-profit-immédiat-rotation-et-temps-de-cerveau-disponible. Ouf, Nicolas Repac est un type intelligent. Il regarde la musique comme un écrivain regarderait la création littéraire, impossible d'évoquer Malraux sans s'en prendre à Hemingway et Céline, de lire Zola sans Balzac etc etc... Nicolas repac se concentre alors pleinement sur le label NO-Format en lui offrant sa seconde référence, l'album Swin swing, immense déclaration d'amour au jazz des années 20/30, aux Ellington, Fats Waller, Cab Calloway, au Cotton Club d'Harlem, bref, il retrouve et réanime ces musiques un peu oubliées dans leur esprit festif et les réintroduit par le mix, les entremêlant avec une science du détail impressionnante, leur offrant un écrin de jouissance sonore, un renouveau au 21ème siècle.

Alors d'un côté il y a les affreux de chez Universal, tueurs de musiques invétérés, qui dans un élan de je-m'en-foutisme libéral, un investissement de par dessus l'épaule gauche, se sont décidés à créer un label assez singulier qui ferait en quelque sorte office de mémoire neuve, étonnant d'ironie libérale, laquelle ne semble décidemment n'avoir plus peur de rien. et de l'autre ce très bel album qui profite amplement des libertés octroyées par ce grand capital. Je dis bravo.


Encore un mot concernant Nicolas Repac et son nouvel album : "La grande roue". Un disque toujours chez Universal, et qui est malgré ses réussites un peu trop proche de l'univers musical d'Arthur H, Nicolas Repac ayant une tessiture de voix très proche de ce dernier. C'est suprenant comme l'oreille cherche alors dans le mimétisme des deux voix à retrouver pleinement celle d'Arthur H. Malgré tout les textes sont vraiment réussis mais auraient sans doute mérité d'être interprétés différemment, peut-être par une voix féminine.

PS : en cliquant sur le titre de l'article vous tomberez sur le myspace de Nicolas Repac, magie d'internet.

Re PS : il ne vous est bien sûr pas inerdit de laisser des commentaires sur ce que vous lisez ici...


1 commentaire:

Veni a dit…

Magnifique chronique, bonne continuation.