vendredi 11 juillet 2008

Inio Asano - Solanin

Si vous n'avez pas lu Solanin en 2007 alors vous n'avez pas vraiment pleurer en 2007. Ou alors pour de faux. Comme une minette. Inio Asano sait faire pleurer, il use de tous les artifices possibles pour réussir à fair couler ne serait-ce qu'une larme au plus Barracuda d'entre nous. D'ordinaire je me serais fichu complétement de tout ce pathos dégoulinant. Mais il faut bien avouer que Solanin est différent.
D'abord parce que Solanin parle avant tout aux jeunes trentenaires (dont vous faîtes partie, ne le niez pas) qui ont biberonné de la musique grunge dans leur adolescence et leur jeunesse. Les personnages ont un groupe, vivent de petits boulots après un passage éclair et peu concluant à la fac, habitent de minuscules apparts et jouent aux jeux vidéo après avoir passer une soirée à picoler tous ensemble leur paie de la semaine. Quoi ? Ce ne vous dit toujours rien ?
J'aime Asano parce qu'il me parle de moi, et coupablement parce qu'il me parle de ce que j'étais, de mes rêves et aspirations. Et c'est là le second point de mon développement, Inio Asano sait alimenter et détruire les rêves de ses personnages (les vôtres). Il taille comme un jeune épéiste sur son premier champ de bataille, il taille du costard, du perso, de l'amour, et de la sexualité. Asano laisse les plaies à vif, ne panse aucune coupure et abandonne son lecteur à la contemplation de sa propre vie, ou de ses 10 dernières années de vie.
Solanin fait partie du vraiment tout petit groupe d'albums qu'on lit d'abord pour satisfaire une sorte de curiosité malsaine, on est surtout voyeur de sa propre vie mais l'on ne s'en rend compte qu'un peu après, au moment de sêcher ses larmes. Non, le voyeurisme commence quand le regard se perd, devient flou au délà de la planche et qu'il disparaît dans une larme, que la vision des personnages et de leurs rêves demeurent un peu dans votre tête comme le cadeau empoisonné, celui qui maintient la lampe de chevet allumée alors qu'il est déjà deux heures du matin.

1 commentaire:

jyrille a dit…

Bon, convaincu. Va falloir que je trouve ça. Merci Thy !