dimanche 6 juillet 2008

Stanislas Gros - Le portrait de Dorian Gray

Attention copinage, tout ce que vous lirez ci-après est motivé par l'amitié que je porte à l'auteur de cet ouvrage, parce qu'il faut bien le dire, le seul bouquin d'Oscar Wilde est l'un des pires et des plus chiants livres au monde. Stan tu es un saint, tu as facilement su rendre intéressante cette intrigue moralisante, bravo.

Rappel des faits : Dorian Gray est un dandy anglais, amoureux de sa personne et qui va progressivement tomber dans le vice absolu, remarquant que seul son portrait en portait les stigmates. Concrétement, ça illustre l'aphorisme selon lequel le corps est le reflet de l'âme, ici c'est le portrait qui mange, raison pour Dorian Gray de se vautrer dans la luxure, le stupre et tous les maux de son époque.

Pas si évident à adapter dans un format si court, Le portrait de Dorian Gray trouve malgré tout sa taille idéale dans la lecture qu'en fait Stanislas. Jamais le rythme ne faiblit durant ces 60 planches, le soucis de mise en page évident, ajouté à la précision du dessin en font l'ouvrage dont la lecture m'a paru la plus facile depuis pas mal de temps, et compte tenu de la quantité de dialogues et leur taille, c'était une gageure parfaitement tranformée. Bravo !

J'ajoute que les multiples références de Huysmans aux pré-raphaélites permettent d'élever la lecture à un degré que le texte de Wilde ne permettait pas d'atteindre, mais vous aurez compris ici tout le mal que je pense du Portrait initial. Utiliser des citations de Par delà le bien et le mal de Nietzsche dans la bouche de Lord Henry est une idée tout à fait réjouissante, bien que pour ma part je ne l'aurais pas remarquée sans les notes en fin de volume, on a la Philosophie qu'on peut malgré tout.

Au final, et si je davais poser quelques bémols, ils concerneraient le façonnage des personnages féminins, j'avoue avoir du mal à trouver jolies les femmes représentées ici comme des duchesses "splendides" ou à la beauté parfaite. Je ne leur trouve pas d'air particulier, bien moins qu'une femme magnifique dessinée par Sfar ou Pratt par exemple (la comparaison s'arrête là, hein). Ca m'a d'autant plus gêné que le dessin est en tout point admirable, dans son soucis de clarté comme je l'ai dit plus haut, mais aussi dans sa simple maîtrise, beauté du trait et qualité des expressions.

Bref, voilà une adaptation qui ravira ceux qui comme moi appréciaient peu ou guère l'oeuvre initiale d'oscar Wilde, j'en déduis que Stan doit en être plus que ravi.





3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Thy
"tu as facilement su rendre intéressante cette intrigue moralisante"
Hum, j'avoue que le "facilement" n'est pas tout à fait vrai, j'ai pas mal ramé pour écrire le scénario.
Sinon c'est normal de ne pas remarquer Nietzsche, quand même, c'est juste une ou deux phrases (choisies parmi les plus antipathique) que j'ai glissées en passant (et qui sont là pour atténuer le puritanisme de Wilde. La morale : "le plaisir, c'est mal" devient "l'égoïsme c'est mal". J'aurais préféré pas de morale du tout mais je n'ai pas réussi ;))

thyuig a dit…

Bon, t'es pas fâché alors ?

Anonyme a dit…

Parce que tu as dit du mal de Wilde? Certainement pas. A la rigueur je trouve légèrement malhonnête la comparaison avec les dessins de Pratt ou Sfar, mais d'un autre côté tu as tout à fait le droit de ne pas aimer mes personnages féminins, en tout cas il en faudrait bien plus pour me fâcher :)