mercredi 20 août 2008

Paul Pope - 100%

Après avoir dévoré son batman year 100 et presqu'immédiatement trouvé trop inégal son Heavy Liquid, c'est sur la pointe de pieds que je me lançais dans la lecture de 100 %, dernière traduction en date de Paul Pope. Hum. Si je devais trouver un argument, là, pour vous faire ne pas vous précipiter sur cet album, ce serait pour sa couverture assez moche, mais pour le reste, 100 % est une merveille, ne pas le lire devrait entraîner l'exil en Ossétie du Sud sur le champ.

Bon, et le bouquin alors ? Juste une claque, d'abord et toujours avant toute autre chose avec Paul Pope, c'est une claque graphique. Il faut voir ces larges coups de pinceau, l'impeccable qualité du découpage, l'impression de flou entraîné par la surbondance de vie, il faut voir comment Paul Pope peint une histoire, coincé entre Zezelj et Miller, entre manga et comics, l'oeil rivé sur Moebius.

Paul Pope c'est du discours amoureux servi dans un plat de SF crédible, voilà pour ce qu'on trouve à l'intérieur de l'emballage. Dans 100 % le monde décrit pourrait presque être contemporain si n'étaient quelques réalités virtuelles étonnantes et d'autres défoulements de tripes en 3D, strip teaseuses s'abstenir. Mais ce livre s'occupe surtout de faire se rencontrer 3 couples d'une façon tout à fait sincère, montrant la façon dont les relations se tendent et se détendent toujours aux rythmes des sorties, drogues, alcools mais aussi boulots, aspirations, manières de vivre.

Paul Pope ne fait rien d'autre que ce que nous montrait déjà Zezelj dans Rex ou dans le Rythme du coeur, on retrouve la même force graphique et la même envie de couvrir le spectre des sans-grades et des plus démunis, de laisser ces personnages croiser sur 200 pages. Pope ne fait rien de différent, voilà pourquoi ses livres demeurent toujours un peu en tête, comme des référants d'un certain type, lorsque je pense mafia je vois Scorsese et Gandolfini, et quand je pense downtown et encre de chine je vois Paul Pope.

PS : encliquant sur le titre de ce message, vous tomberez sans aucun doute sur le blog de Paul Pope. Enjoy !



2 commentaires:

jyrille a dit…

Tu m'auras définitivement donné envie de lire Pope. C'est désormais fait et oui, ce 100 % est superbe. Maintenant, je vais pouvoir me pencher sur Zezelj. Par contre je ne vois que peu l'influence de Moebius. Explique ?

thyuig a dit…

Pour moi cette influence est induite parce que Pope la revendique d'abord, et ensuite parce que sa SF implique souvent les stupéfiants communs à Moebius. Mais bon, il est vrai que ça n'est pas flagrant. Pope raconte qu'il est influencé aussi bien par ses lectures de comics, de mangas et de FB. Par là il cite Moebius, Metal Hurlant, Otomo, donc oui, il y a urait à approfondir là dessus. C'est un jeune auteur en même temps, ah oui, et son prochain livre chez Dargaud est une retranscription de ses rêves, si Moebius il n'y a pas là ? Hein ?