dimanche 30 août 2009

Mos Def - The Ecstatic

Alors ouais sans doute, je m'assagis. J'écoute Q-Tip en attendant la sortie officielle très bientôt de son Kamaal the abstract (le 14 septembre prochain !) mais j'écoute aussi Mos Def, et ça, même si la légende aura tôt fait d'en construire un panégyrique pour les générations futures, ben faut avouer que c'est tout de même moins légendaire que l'ex patron d'ATCQ ! Et même si Black on both sides et Black Star sont passés par là (il y a dix et plus pour le premier et le second), ben le Mos Def de maintenant, c'est surtout le petit black à Gondry qui fait marrer son monde.
D'accord. Et on pourrait presque en rester là. Fin de carrière discographique pour le gars de Brooklyn et c'est peut-être tant mieux quand on voit ce que livre son complice Talib Kweli depuis une décennie. Mos Def, le gars de deux albums incontournables et puis byebye, le guide intergalactique sous le bras direction Hollywood et Michel Gondry, l'aurait aussi pu remplacer Seu Jorge dans le Wes Craven The Aquatic life. Ouais. Mais je suis à moitié convaincu moi-même par ce que j'écris, la classe de Mos Def enfuie loin, sa façon toute particulière de poser ses rimes, son chant éraillé, presque faux -souvent faux !-, et on voudrait quand même penser que la carrière musicale du garçon est finie.
Ben non, je deviens sage, j'écoute plus attentivement mes vieux croutons, mais non, le Mos Def 2009 n'est pas moisi pour un poil,ou aloors juste pour ce poil entonné en espagnol et que je me surprends même à fredonner maintenant. Hum, "no hay nada mas..." Ouais, je sais, encore deux ou trois rimes comme celle-ci et je lui creuse sa tombe personnellement, juré ! Mais voilà, même ces beats éculés, ressortis pour l'occasion par une famille Jackson (Otis et son frangin..) en plein recyclage de ses propres moyens, et ben même ces beats m'ont eu à l'usure. J'ai reconnu le talent intact d'un garçon doué, de l'or dans la bouche tellement son art est délicat, enfoui loin dans une caverne que seuls connaissent les plus teigneux emcees du hip hop, la grotte des griots, des raconteurs d'histoires et des poètes de la rime qui rime ! ......hum, désolé pour ça, je reprends à peine la mesure de mon clavier, j'écoute des vieux disques, et, merde, je ressorts le coup de la grotte enfouie, de l'art légendaire.... Hum.
Pour en revenir au Def et à son disque. M'a pas plu les cinq ou six premières écoutes, l'impression tenace d'entendre dix autres mêmes disques sortis il y a deux ou trois ans. Un son acceptable mais des beats réempruntés, tous déjà utilisés ailleurs, comme une latence intrinséque qui n'annonce pas la nouveauté mais le recyclage. D'accord, c'est juste ma première impression. Seulement je suis tétu, j'aime bien enterrer les artistes adorés en connaissance de cause, leur trouver les plus gros défauts permet une mise en bière efficace, rapide, la mise à mort du rapper par le chroniqueur musicale nécessite un science exacte du faux pas artistique, de la faute de goût impardonnable. Sans doute voulais-je en arriver là, comment le saurais-je ? En tout cas, j'ai astiqué mes esgourdes, remis sur la plaine cet Ecstatic si peu abouti et j'en suis sorti, je dois l'avouer, comme une midinette de quinze ans découvrant dans sa boîte aux lettres la réédition de Twilight brossée avec une paire d'ailes de vraie chave-souris. Bref, j'étais heureux d'entendre ce bon copain rapper comme dans sa prime jeunesse, j'avais le sourire au visage et j'écumais, joyeux, ma cinquième pinte de bière...
Voilà, c'est un papier de retour à une vie normale, faudra excuser les fautes, le langage chatié ou pas, on s'en branle, on fait ça pour se marrer.
Allez hop, le beat éculé du gars Madlib mais c'est tellement bon, et ce featuring impeccable de Slick Rick hein ?! Hein ?!



Auditorium - Mos Def

Aucun commentaire: