samedi 10 octobre 2009

Frederik Peeters - Pachyderme


Lupus est sans doute la série qui a le plus transformé mon intérêt pour la bande dessinée en un amour dévorant, Peeters y montrait tout ce que j'aimais voir et lire, dans une SF aux contours flous mais élaborés et avec des personnages dont on se souvient longuement. Le premier tome notamment, quelle claque ! Cette pêche au gros incroyable, la recherche de drogue, tout était bon et attrapait aux tripes. En fait depuis Lupus je vénère Peeters. Pourtant RG ne m'a pas intéressé, je ne lai pas lu, à peine feuilleté, je n'éprouve aucun appétit pour ce type d'histoire mariant flic introduit et réalisme du traitement. Bien souvent je m'en sors mieux avec du rêve et des étoiles. Koma était très bien, il me reste à lire le dernier tome, surtout parce que j'ai lu autre chose et que finalement Koma ne m'atteind pas plus que ça.
Alors "Pachyderme" et sa somptueuse couverture. Un pitch implaccable : une femme sort de son véhicule immobilisé dans un bouchon suite à une collision avec un éléphant. Faîtes donc une histoire avec ça ! Elle cherche à rejoindre l'hôpital dans les services duquel son mari a été accepté à la suite d'un accident. Le mari semble être un agent du contre-espionnage (ceux qui lisent bien devraient alors sentir que mon intérêt s'émousse sensiblement) et l'hôpital un nid d'espion. Pourtant tout cela est trop simple, Peeters a vu les films de Lynch, il sait qu'on peut tordre une histoire, en tout cas son déroulement, et révéler par là des conditions à cette dernière. Et si ? Et si l'histoire que je viens de vous résumer n'était pas tout à fait le reflet de ce que l'action montre réellement ? Et si cette femme était simplement dérangée ? Son mari valide ? Le médecin un simple soulard sur le retour ? Peeters mélange les ingrédients, dose et rajoute du sel, du poivre, du piment. Il y a un espion qui sort d'une bouche d'évacuation, son long-nez rappelle un peu Moebius et Edena. Il y a une galerie de personnages foutraques, très bien croqués, des dialogues qui touchent et vraiment, par dessu tout cela, une certaine évanescence de l'histoire à proprement parlé.
Le résultat est un album hors-norme, maîtrisé parfaitement mais dans lequel on sent la liberté de l'artiste à l'improvistion, à se laisser guider par l'instinct, à accepter de perdre quelques postulats pour gagner d'autres sphères de compréhension. Grand album par celui que je considère comme l'un des plus grands auteurs francophones du moment. Ne vous privez pas de lire ce Peeters, il est aussi chargé qu'un pachyderme en suspension.

1 commentaire:

jyrille a dit…

Saloperie de flux RSS qui marche pas, je n'avais pas vu tes liens depuis juin ! Bref, tu me donnes envie de craquer pour ce Pachyderme, alors que jusqu'à maintenant, j'avais bien tenu... Allez, je vais attendre novembre.