Il est des écrivains qui posent des problèmes. Ceux que d'abord on lit avec difficulté, ou dont on dénoue trop facilement les fils de l'intrigue. Il y ensuite ceux qui mentent ostensiblement pendant les trois quart du bouquin et qui se décident au final, à éventer leur histoire l'air de dire "de rien pour la balade".
Dans le polar on trouve les écrivains pervers, désolés de n'avoir pas compléter leur première année de médecine et qui n'aiment rien plus que d'éviscérer leurs personnages face au lecteur.
L'Heroic Fantasy quant à elle s'adonne au joyeux plaisir de l'élongation narrative : comprenez, on en prend minimum pour mille pages, quitte à couper le tout en quatre ou cinq tomes.
Et voilà Jean-Philippe Jaworski, l'homme qui ne se trompe jamais. Excusez du peu, à force de lire, on perd certaines bonnes habitudes glanées à l'époque de nos découvertes adolescentes des Zola, Balzac, Maupassant et Flaubert. Lire Jean-Phiippe Jaworski, c'est redécouvrir qu'une phrase peut être belle et efficace, longue et rythmée, poétique et vulgaire.
Ce premier tome est un tombeau, d'ailleurs son titre, Même pas mort, voudrait absolument nous dédire mais ça ne prend pas. La quatrième de couverture renseigne et indique : "je m'appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, fils de Belinos. Pendant la guerre des Sangliers, mon oncle Ambigat a tué mon père. (...) Là-dessus, le temps a suivi son cours? Nous avons grandi. Alors mon oncle s'est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : mon frère et moi, il nous envoyés guerroyer contre les Ambrones. (...) Mais il est arrivé un accident. Je ne suis pas mort".
Quand je parlais de tombeau....
L'art de Jaworski s'exprime d'abord dans l'embrouille, il est un grand manipulateur - on s'en était rendu compte lors de la lecture de Gagner la Guerre - mais si le point commun devait être trouvé avec cette autre roman, il n'aime rien plus que de faire voir ce qu'il sait que nous ne verrons pas de suite. Grosso modo : vous saviez tout, mais vous n'avez rien pigé.
C'est une façon d'envisager l'intrigue d'un roman et si elle nécessite un art parfait dans la construction du récit, c'est un écueil que ne craint pas Jaworski. Aussi son roman entrecroise les fils temporels et de conscience si bien qu'il est compliqué dans un premier temps de situer le héros. D'abord personnage de fiction, on entrevoit la réalité de son monde Celte au travers de la multitudes d'informations que glisse l'auteur. Il faudra avancer dans le livre pour remonter le temps et comprendre le cheminement des deux frères, y voir plus clair dans les conflits et les clans, pour distinguer les royaumes, les rois et les héros. Le rapprochement qui me vient alors immédiatement, c'est Gene Wolfe et le fabuleux "l'ombre du bourreau" qui distille tout comme Jaworski les indications de temps et d'espace et aime noyer ses personnages et ses lecteurs dans le flou de la création.
Comme à son habitude, guidé par le mot, Jaworski livre quelques fois des pages à la beauté somptueuse. On pense à l'escalade du mur de la cité, aux courses dans la forêt façon Mythagos, et enfin aux embruns de l’île des sorcières.
Trois tomes sont prévus pour ce voyage en compagnie de Bellovèse et pour tacher d'entrevoir, un peu, la magie de ce monde celte enfoui dans nos mémoires hexagonales.
Dans le polar on trouve les écrivains pervers, désolés de n'avoir pas compléter leur première année de médecine et qui n'aiment rien plus que d'éviscérer leurs personnages face au lecteur.
L'Heroic Fantasy quant à elle s'adonne au joyeux plaisir de l'élongation narrative : comprenez, on en prend minimum pour mille pages, quitte à couper le tout en quatre ou cinq tomes.
Et voilà Jean-Philippe Jaworski, l'homme qui ne se trompe jamais. Excusez du peu, à force de lire, on perd certaines bonnes habitudes glanées à l'époque de nos découvertes adolescentes des Zola, Balzac, Maupassant et Flaubert. Lire Jean-Phiippe Jaworski, c'est redécouvrir qu'une phrase peut être belle et efficace, longue et rythmée, poétique et vulgaire.
Ce premier tome est un tombeau, d'ailleurs son titre, Même pas mort, voudrait absolument nous dédire mais ça ne prend pas. La quatrième de couverture renseigne et indique : "je m'appelle Bellovèse, fils de Sacrovèse, fils de Belinos. Pendant la guerre des Sangliers, mon oncle Ambigat a tué mon père. (...) Là-dessus, le temps a suivi son cours? Nous avons grandi. Alors mon oncle s'est souvenu de nous. Il a voulu régler ce vieux problème : mon frère et moi, il nous envoyés guerroyer contre les Ambrones. (...) Mais il est arrivé un accident. Je ne suis pas mort".
Quand je parlais de tombeau....
L'art de Jaworski s'exprime d'abord dans l'embrouille, il est un grand manipulateur - on s'en était rendu compte lors de la lecture de Gagner la Guerre - mais si le point commun devait être trouvé avec cette autre roman, il n'aime rien plus que de faire voir ce qu'il sait que nous ne verrons pas de suite. Grosso modo : vous saviez tout, mais vous n'avez rien pigé.
C'est une façon d'envisager l'intrigue d'un roman et si elle nécessite un art parfait dans la construction du récit, c'est un écueil que ne craint pas Jaworski. Aussi son roman entrecroise les fils temporels et de conscience si bien qu'il est compliqué dans un premier temps de situer le héros. D'abord personnage de fiction, on entrevoit la réalité de son monde Celte au travers de la multitudes d'informations que glisse l'auteur. Il faudra avancer dans le livre pour remonter le temps et comprendre le cheminement des deux frères, y voir plus clair dans les conflits et les clans, pour distinguer les royaumes, les rois et les héros. Le rapprochement qui me vient alors immédiatement, c'est Gene Wolfe et le fabuleux "l'ombre du bourreau" qui distille tout comme Jaworski les indications de temps et d'espace et aime noyer ses personnages et ses lecteurs dans le flou de la création.
Comme à son habitude, guidé par le mot, Jaworski livre quelques fois des pages à la beauté somptueuse. On pense à l'escalade du mur de la cité, aux courses dans la forêt façon Mythagos, et enfin aux embruns de l’île des sorcières.
Trois tomes sont prévus pour ce voyage en compagnie de Bellovèse et pour tacher d'entrevoir, un peu, la magie de ce monde celte enfoui dans nos mémoires hexagonales.