
Alors, qu'ont de commun le si remarqué Spirou de Bravo et si transparent (pour le grand public, la critique, le lectorat habituel) D'artagnan de Juncker ? Ils partagent d'emblée une veine particulière de la littérature française : l'aventure. Pas celle des Stevenson, London et autre Conrad, non, l'aventure à la française, celle qui tourne un peu à la farce, mais dans laquelle le héros sauve immanquablement la patrie en danger. Que l'on comprenne bien ici que réussir à mener ce type d'aventure n'est pas chose courante, Blain et son Isaac symbolisent pour moi parfaitement cette réussite épique et gaudriolesque. Juncker avait déjà tranformé l'essai avec son Malet, peut-être un brin trop historique pour moi, même si une nouvelle fois menée très adroitement. Ici, avec D'Artagnan son talent prend une autre envergure, les personnages si familiers de notre littérature prennent des atours plus travaillés, moins lisses, les héros se fissurent et laissent place à des hommes simples qui pensent quequette, honneur bien entendu, mais aussi denier, noblesse, bagarre et apparat.
La patte Juncker se précise dans le traitement très simple de l'histoire, peu d'invention graphique mais un dessin sans faille, qui ne se refuse aucune difficulté et réussit parfaitement à nous embarquer. Voilà pour D'Artagnan, voilà pour Juncker, voilà pour Angoulême, enfin, je peux me tromper aussi.

1 commentaire:
Tout juste Auguste. L'Aventure, mais réaliste.
Et puis, cette double page muette vers la fin, raah, ça c'est de la maîtrise !
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